Qu'est-ce que l'EMDR 

Un peu d'histoire

L’EMDR est une méthode thérapeutique découverte par Françoise Shapiro en 1987 qui consiste à remettre en route, via les mouvements oculaires principalement, le traitement adaptatif naturel d’informations douloureuses, qui jusque là provoquaient chez le sujet souffrance et symptômes divers.

Une thérapie efficace

L’EMDR est très efficace : elle est la seule (avec les TCC) dont l’usage est officiellement recommandé par la HAS (haute autorité de santé) pour le traitement de l’état de stress post traumatique, qui intervient dans la validation des soins médicaux, depuis 2007.

Une prise en charge des traumatismes

Les traumatismes (acte traumatisant, comme un viol, ou un accident) et les symptômes qui en découlent (état de stress post traumatique, phobies, dépressions, cauchemar, angoisses, etc) sont des indications d'EMDR.

Ces psychotraumatismes, mal connus du corps médical et donc malheureusement peu souvent identifiés, sont beaucoup plus répandus qu’ils n’y paraissent.

L'EMDR s'adresse aux enfants dès la naissance, aux adolescents, ainsi qu'aux adultes.

patient

En résumé

Le psychotraumatisme est l’ensemble des troubles psychiques immédiats, post-immédiats puis chroniques se développant chez une personne après un évènement traumatique ayant menacé son intégrité physique et/ou psychique.

Ces troubles peuvent s’installer durant des mois, voire toute une vie en l’absence de prise en charge.

Ils entrainent une grande souffrance morale liée à des réminiscences (mémoire traumatique) avec la mise en place de conduites d’évitement pour y échapper (phobies, retrait…) des conduites d’hypervigilance pour tenter de les contrôler et des conduites de dissociations pour tenter de les auto-traiter (conduites à risques et conduites addictives anesthésiantes).

Ces troubles psychiques présentent une forte prévalence sur la vie entière : de 5 à 6% pour les hommes, et de 10,5 à 13,8% pour les femmes.

Une prise en charge intégrative

L'EMDR est une véritable thérapie, pas seulement indiquée en cas de traumatisme.

Une réparation naturelle

Sous-tendue par le modèle du traitement adaptatif de l’information, elle permet de remettre en route ce système de guérison inné, consistant à traiter les expériences vécues afin de les ranger dans la partie cérébrale adaptée, comme le fait naturellement notre cerveau pendant la nuit.

Un mécanisme proche du rêve

En effet, lors des phases de sommeil paradoxal - vous avez peut-être pu observer les paupières des personnes endormies dans ces moments-là, qui s’agitent -, le cerveau passe en revue tous les événements vécus dans la journée et les « retraite ». Nous pouvons alors tirer des apprentissages des expériences vécues (ex : je dois ralentir en vélo quand il y a des graviers, sinon je risque de tomber), qui nous serviront par la suite, et qui sont adaptatives.

Quand le cerveau ne fait pas son travail

Malheureusement, certaines expériences douloureuses ne peuvent être traitées correctement, du fait de leur charge émotionnelle élevée. Elles restent ainsi stockées dans leur état brut – accompagnées de leurs pensées, sensations corporelles, images, ou émotions négatives, dans une mauvaise partie de votre cerveau. Activables à loisir, elles génèrent ainsi des dysfonctionnements (ex : je ne peux plus prendre mon vélo, lorsque j’en aperçois un, je revis ma chute de vélo). De même, parfois, elles sont retraitées de manière incomplète, avec des apprentissages non adaptés (ex : il ne faut jamais prendre le vélo, sinon on tombe).

L'EMDR relance le processus de traitement

Par l’identification des « cibles » responsables du dysfonctionnement et les stimulations bilatérales alternées (les fameux mouvements oculaires), nous relançons de façon forcée le système de traitement adaptatif de l’information, permettant une digestion de ces expériences et une modification des dysfonctionnements.

Nous entendons régulièrement que l’EMDR agit de manière rapide, presque miraculeuse. En effet, dans le cas de trauma « simple », cela peut aller très vite. Mais l’EMDR n’est pas une thérapie brève, et la prise en charge peut s’étendre sur plusieurs mois, voire années, en fonction des problématiques.